«10%, c'est mieux que 31%», a déclaré jeudi le conseiller fédéral devant les médias à Berne, en marge d'une conférence de presse abordant l'accord sur les programmes de l'UE. «Il faut voir le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide.»
Il a salué la période de suspension de 90 jours. Il s'est réjoui de l'égalité de concurrence durant ce laps de temps par rapport à d'autres partenaires commerciaux qui ont bénéficié de droits de douane plus avantageux, comme 20% pour l'Union européenne et 10% pour le Royaume-Uni. Les 31% imposés à la Suisse représentaient une «discrimination» face à ces autres pays, a répété le Vaudois.
Toutefois, le maintien d'un taux à 10% aura un impact. Tout nouveau tarif a des effets, a-t-il indiqué. Ce n'est jamais facile pour l'économie qui doit s'adapter.
Le Vaudois a encore déploré le fait que la nouvelle politique américaine génère de l'insécurité au niveau mondial. Des contre-mesures de certains pays auront des effets directs et indirects sur la conjoncture, et donc aussi sur la Suisse, dépendante du libre-échange.
Pas encore de négociations
Guy Parmelin a rappelé que des discussions ont déjà eu lieu entre Berne et Washington. «Mais il n'y a pas encore de négociations.» Ce gel des nouveaux droits de douane permettra à la Suisse «d'approfondir le sujet et de comprendre ce que veulent les Etats-Unis».
Le voyage de la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter et de Guy Parmelin aux Etats-Unis à la fin du mois pour les réunions de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international sera également une «opportunité», selon le ministre de l'économie. Il espère quelques rencontres «au niveau ministériel» avec l'administration américaine.
Karin Keller-Sutter a eu un échange téléphonique mercredi avec Donald Trump. Il s'agissait de mettre en avant le fait que d'autres aspects que la balance commerciale entrent en ligne de compte, a expliqué M. Parmelin. Il a rappelé les investissements suisses de milliards de dollars ainsi que les apports en matière de formation et d'apprentissage aux Etats-Unis.
Les effets de cet appel, tout comme de l'entretien en visioconférence lundi avec le représentant américain au Commerce Jamieson Greer, sont cependant encore difficiles à dire, selon le Vaudois. Interpellé sur la mention du téléphone dans le Washington Post, il y a vu un signe d'appréciation.