Un de vos meilleurs souvenirs professionnels?
Le jour, en juillet 2010, où j’ai croisé par hasard le patron de Google Europe dans notre club de sport commun et qu’il a proposé de m’engager pour diriger Google France. Je ne pensais pas du tout changer de travail. Je suis rentré chez moi et j’ai dit à mes enfants: tiens, il y a le patron de Google Europe qui aimerait bien me recruter. Ils m’ont répondu: vas-y! Fonce!
Quel autre métier auriez-vous voulu exercer?
Coach sportif ou manager d’une grande équipe de football. Il y a des enjeux managériaux, de motivation d’équipe et aussi des enjeux économiques qui doivent être absolument passionnants. D’ailleurs, on m’a demandé de rejoindre le conseil d’administration d’un des grands clubs de football européens. J’ai dû refuser parce que cela m’aurait pris trop de temps.
Un trait de caractère qui vous séduit ou qui vous agace?
La bienveillance me séduit. Je trouve qu’elle traduit une grande vérité, une grande sûreté et une grande ouverture et tolérance aux autres. Ce qui m’agace, c’est l’idée qu’il faut toujours avoir l’esprit positif. Il y a des événements dans la vie qui ne sont pas du tout positifs et où il est très difficile de trouver du positif.
Quelle a été votre plus grande erreur?
Ne pas être parti vivre à l’étranger plus jeune. En particulier depuis que je vis en Suisse avec le multilinguisme et le multiculturalisme, je pense que j’aurais dû essayer d’aller vivre à l’étranger quand j’avais 30 ans.
Le meilleur conseil que vous ayez reçu?
J’en ai reçu deux. Le premier, c’est qu’il faut savoir dire non. C’est-à-dire, savoir ce qu’on ne veut pas. Et le second, c’est que dans la vie, il faut savoir non ce que l’on veut, mais ce que l’on vaut. Quelquefois ce n’est pas évident de savoir ce que l’on veut. En revanche, revenir à soi-même, en se connaissant mieux, cela donne une idée de ses points forts, de ses capacités et des points d’amélioration sur lesquels progresser.
Votre plus dure école de la vie?
L’année de préparation au concours des grandes écoles en France: je suis allé au bout de moi-même, de ma capacité de travail. C’était à la fois une année très dure et extrêmement enrichissante. Et aussi au début de ma carrière chez Danone, en tant que vendeur sur le terrain à rencontrer de grands distributeurs et me lever à 4 heures du matin pour monter des têtes de gondole dans les supermarchés. Et ensuite aller voir des acheteurs agressifs.
Votre plus grande extravagance?
Je ne suis pas extravagant. Plutôt très classique. Pour la première fois de ma vie, j’ai une voiture sur laquelle tout le monde se retourne et me fait des compliments. C’est une Tesla Model X totalement électrique. C’est vrai que c’est une forme d’extravagance. Professionnellement, cela a été de quitter un grand groupe et une société comme Google et de créer avec deux associés une startup sur le campus de l’EPFL à plus de 50 ans.
Votre plus grand rêve?
Pouvoir faire de Coorpacademy le leader mondial de la formation professionnelle en ligne. C’est un rêve qui pourrait devenir réalité. Nous formons déjà près d’un demi-million de personnes en 17 langues.
Qui ou quoi aimeriez-vous être le temps d’une journée?
Arsene Wenger, manager général du club de football d’Arsenal. Je trouve passionnante l’approche scientifique du football, sa vision du management et des hommes et l’utilisation du big data au service de la performance sportive.
La personnalité avec qui vous aimeriez dîner?
Avec Luc Besson, dont j’admire la carrière et les films. C’est un grand artiste et un réalisateur de grands films. Sa société de production, EuropaCorp, essaie de rivaliser avec les géants d’Hollywood.