Un de vos meilleurs souvenirs professionnels?

La sortie de fabrication du premier jeu Helvetiq. C’était en octobre 2008, un mardi matin à 9h15 dans une usine en Allemagne. J’y étais et je prenais des photos, loin de me douter du succès à venir du jeu et du lancement de la maison d’édition. L’aboutissement seul de l’idée était déjà un succès. C’était un moment d’émotion pure. Je me suis rappelé toutes les étapes de 20 mois de travail.

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Quel autre métier auriez-vous voulu exercer?

J’aurais voulu être diplomate, car l’usage du monde me fascine depuis mon plus jeune âge. Les diplomates, comme je les conçois, sont les travailleurs de l’ombre qui créent des opportunités et résolvent des conflits au-delà des ego et des idéologies. Cela me plaît.

Le talent que vous rêveriez d’avoir?

Celui d’être ambidextre. C’est très pratique. Au tennis, il n’y a qu’à voir Nadal.

Un trait de caractère qui vous séduit ou qui vous agace?

J’aime beaucoup les personnes «no drama», avec lesquelles tout peut se discuter et se résoudre sans explosion émotionnelle. Et forcément, le contraire est moins plaisant.

Votre plus grand rêve?

Rêver, n’est-ce pas là une forme de créativité? J’essaie toujours de réduire le temps entre un rêve éveillé et sa réalisation. En ce moment, je rêve de voyage au long cours avec les enfants.

Quelle a été votre plus grande erreur?

Essayer de travailler avec un ami. On peut devenir ami en travaillant avec quelqu’un, mais j’ai fait l’expérience qu’il était mieux de ne pas essayer de travailler trop étroitement avec les amis proches, au risque de casser le ressort de l’amitié. Aujourd’hui, je ne le referais plus.

Qui ou quoi aimeriez-vous être le temps d’une journée?

Oh, quelques heures suffiraient. J’aimerais savoir ce que c’est d’être Federer sur un court de tennis. Ce qui se passe dans la tête. La capacité de concentration. La sensation au moment de taper un passing de revers en bout de course. L’invention de coups jamais tentés par d’autres.

Le meilleur conseil que vous ayez reçu?

Je l’ai reçu d’un ami designer. Il consiste à approcher les problèmes complexes avec légèreté et les problèmes faciles avec le plus grand des sérieux. C’est lorsqu’on baisse la garde qu’on commet des erreurs bêtes.

Votre plus dure école de la vie?

Grandir en Algérie pendant les années de guerre civile a été dur. Je ne le souhaite à personne. Et pourtant, cela a été une école de vie. J’ai appris à ne pas avoir peur et à relativiser beaucoup de choses. C’est une chance dans les affaires.

Le meilleur endroit du monde?

C’est un endroit secret, désolé. Du coup, je vais dire les déserts dans le sens large, comme le Sahara, la haute montagne suisse et l’Islande.

Votre plus grande extravagance?

Toute l’équipe Helvetiq en Pologne pendant dix jours pour fêter nos 10 ans. Nous y avons trouvé une alchimie particulière. Et la Pologne a une place spéciale dans nos cœurs à présent. A refaire!

La personnalité avec laquelle vous aimeriez dîner?

Haruki Murakami. C’est un romancier de génie. J’ai lu tous ses livres sans exception. On parlerait de musique, de peinture, de littérature, du Japon, de cuisine. Pendant longtemps, je me suis dit que ce ne serait pas bien de le rencontrer, mais j’ai changé d’avis. Quand on apprécie vraiment une œuvre, on ne veut pas prendre le risque d’être déçu par la personne, mais dans le cas de Murakami, je suis convaincu que le rencontrer ne casserait pas le mythe.