Le déclic est arrivé il y a trois ans. A Genève, Systeo est alors une petite PME qui grandit à vue d’œil. L’entreprise, qui met en place des solutions informatiques pour les PME, est au pied du mur et s’interroge: avec l’arrivée de nouveaux collaborateurs, faudra-t-il engager un manager? Les trois fondateurs ne tergiversent pas longtemps. «Un cadre intermédiaire qui n’est ni dans la direction ni dans la production ne sert à rien. Nous voulions donner le pouvoir à ceux qui font», déclare Claude Frei. A 56 ans, le cofondateur de Systeo n’est plus patron, mais porte-parole.

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Remise en question quotidienne

C’est donc à la suite de cette prise de conscience que la PME s’est libérée du poids hiérarchique. Systeo entre dans une profonde phase expérimentale. «Pour donner du pouvoir à celles et ceux qui ont les mains dans le cambouis, il faut leur fournir les clés. On ne prend pas des décisions sur des faits et des chiffres approximatifs, remarque Claude Frei. Tous les collaborateurs ont donc accès au compte d’exploitation. Ils connaissent parfaitement la santé financière de l’entreprise et décident en connaissance de cause.» Systeo a poussé l’expérience encore plus loin en instaurant un salaire unique pour tout le monde.

La PME de huit personnes a également complètement revu ses processus de recrutement. Elle ne juge plus sur le CV et l’expérience, mais sur les compétences. «Tous les collaborateurs ont des responsabilités, car ils sont compétents dans un domaine. Personne ne va les surveiller ou leur dire comment faire. Nous encourageons d’ailleurs le droit à l’erreur.» Claude Frei ne minimise pas pour autant la difficulté de la transition. «Il faut mettre son ego de côté. C’est une remise en question quotidienne.»