Sur deux jours, les collaborateurs les plus âgés se plongent dans ce qui les attendra lorsqu’ils seront à la retraite. La question financière, la nutrition, le sport, l’équilibre du couple ou la gestion de la solitude sont autant de paramètres abordés sans tabou, avec des professionnels et lors d’ateliers pratiques. Les conjoints sont vivement invités à se joindre à ce séminaire.
Shire, une entreprise de biotechnologie qui est leader mondial dans le domaine des maladies rares et dont le centre de production est à Neuchâtel, a proposé la formation à neuf de ses salariés, âgés de 60 à 64 ans. «Oui, nous investissons sur des employés qui partent, car ce sont nos meilleurs ambassadeurs», appuie Catherine Kuhn, directrice RH de Shire.
Parmi les 620 collaborateurs, les plus de 55 ans représentent seulement 4,5% des employés du site neuchâtelois. Pour la plupart, ils travaillent à des postes techniques et de production.
Un tournant dans la vie
«On se focalise beaucoup sur la recherche de talents et comment les garder. Mais il y a aussi ceux qui sont là depuis quinze ou vingt ans et disposent d’un savoir-faire à transmettre. Nous capitalisons sur l’expérience, souligne Catherine Kuhn. Ecouter les collaborateurs qui ont vécu l’évolution de l’entreprise et ont parfois connu des situations qu’on préférerait ne pas répéter est une richesse. Ils sont une source d’information très positive pour l’ensemble d’une structure.»
Le projet pilote étant concluant, d’autres volées devraient suivre. Outre les préoccupations liées à l’AVS, à la gestion de son patrimoine ou à la précarité, les réflexions sur soi comme individu sont particulièrement appréciées. «A la retraite, on se retrouve tout à coup 24 heures sur 24 en couple ou seul, il faut réussir cette transition, entretenir un réseau de qualité, maintenir son cerveau éveillé, prendre soin de son alimentation et bouger», se soucie la directrice RH.
La démarche a suscité l’intérêt des jeunes générations à l’interne, chez Shire. «Un collaborateur ayant la quarantaine a suggéré qu’on mette en place ce genre d’atelier également en début de carrière, car cela lui aurait permis de se projeter différemment sur le marché du travail, relève Catherine Kuhn.
Très tôt en effet, on peut garder à l’esprit l’importance d’avoir des projets à très long terme, de capitaliser sur sa santé, de réaliser l’importance du 2e pilier et d’être conscient qu’on ne peut pas nécessairement vivre uniquement de sa rente AVS.»
Laura Calabrese, responsable de Label Retraite, propose ainsi une prise de recul sur soi à un tournant de sa vie, pour ceux qui le souhaitent, car la génération des retraités hyperactifs est également là.
Prochains cours les 18 septembre et 22 octobre à Neuchâtel.
Plus d’infos sur www.labelretraite.ch