Elle a la boule au ventre et des étoiles dans les yeux. Diplômée de la Haute école d’agronomie de Berne, anthropologue et ingénieure forestière, Laure Oberli se lance un défi de taille. La Neuchâteloise monte actuellement sa propre Sarl, baptisée L’arbre lien et spécialisée dans la communication forestière: «Avec le changement climatique, il y a un intérêt plus marqué de la population pour la forêt et ses mutations, explique Laure Oberli. De par mon parcours d’anthropologue et d’ingénieure, j’ai une vision à 360 degrés des enjeux sociétaux liés à la forêt.» A 31 ans Laure Oberli se lance dans la communication forestière en créant sa propre société. Un défi de taille pour cette amoureuse des vieux arbres. Entre business plan, paperasse administrative, angoisses personnelles et formations, Laure Oberli est convaincue de suivre la bonne route.

Laure Oberli n’imaginait pas entreprendre un jour. Mais parce qu’elle a toujours pleins d’idées «qui sortent de l’ordinaire», elle a ressenti le besoin d’en matérialiser une et de passer à l’action. C’était à l’automne 2023. L’anthropologue prend des cours de communication en autodidacte. Elle se fait aussi accompagner quelques semaines dans un programme d’incubation pour jeunes entrepreneurs. Laure Oberli découvre ainsi les innombrables facettes et défis de la création d’entreprise: «C'est vraiment une expérience extrêmement enrichissante, d'un point de vue professionnel et personnel. La création d’entreprise exige une réflexion sur ses propres valeurs; sur l’impact que je veux avoir. Je me pose mille questions: qu’est-ce que je veux faire, de quelle manière, qu’est-ce qui me correspond. C’est une introspection nécessaire pour pouvoir aborder les bonnes personnes et définir son cadre d’action.»

«La création d’entreprise exige une réflexion sur ses propres valeurs»

 

La Neuchâteloise ne s’en cache pas. Depuis six mois, elle vit les montagnes russes: «Il y a des jours où tout va bien, j’avance, je noue des contacts. L’inspiration est là et j’ai le sentiment que tout va rouler. Et puis deux jours plus tard, je me sens complètement perdue. Je ne sais plus comment avancer et quoi prioriser. C’est extrêmement difficile à vivre seule. C’est là que j’ai réalisé l’importance d’être bien entourée.» Mais de quoi a-t-elle peur Laure Oberli? «De l’inconnu surtout. Chaque jour, je découvre de nouvelles choses et j’apprends à accepter cette nouveauté. Cela exige de se faire confiance. C’est tout un apprentissage pour moi.»

Laure Oberli avoue ne pas savoir faire de business plan, ni comment contacter exactement les investisseurs nécessaires: «Ça va venir avec le temps», dit-elle, optimiste. Pour l’heure, elle s’est inscrite en raison individuelle et honore ses premiers mandats. Ces derniers lui permettront de récolter les 25 000 francs nécessaires pour la constitution de sa Sarl. Un parcours qui a d’ailleurs radicalement changé sa vision de l'entrepreneuriat: J'avais plutôt l'image de l'entrepreneur obnubilé par l'argent et j'avais très peu d'exemples qui sortaient de ce stéréotype. Là, je découvre plein d’entrepreneurs d’impact tout à fait fabuleux.» 

Cette série de podcasts «L'écho des entrepreneurs» vous est présentée par le service du soutien à la création d'entreprise du Centre Patronal.