En avril 2021, le Groupe Mutuel a d’ailleurs obtenu une très bonne note pour ses placements financiers lors d’un audit externe indépendant. Le point avec Gérald Mayoraz, directeur de Groupe Mutuel Asset Management SA, société gérant les avoirs des entreprises du Groupe Mutuel.

Gérald Mayoraz, quels sont au Groupe Mutuel les critères de choix et la manière dont vous répartissez les risques en matière d’investissement?

Deux axes principaux nous guident. Le premier est celui de sortir peu à peu et de manière régulière des énergies à production de CO2, en particulier fossiles, et d’exclure de nos portefeuilles tout ce qui relève de l’ordre des armes. Cet axe inclut également de s’engager dans un dialogue actionnarial avec les entreprises sujettes à caution et d’aborder les investissements de manière à identifier les entreprises qui modifient d’ores et déjà leurs business modèles pour s’adapter à la régulation à venir.

Et le second axe?

Ce qui pour moi est très important est d’investir dans des entreprises ayant un impact, c’est-à-dire celles en mesure de créer, par exemple au niveau technologique, des solutions pouvant aider les entreprises dans ces phases de reconversion. Nous investissons également dans des entreprises ou des fonds ayant un impact social, situées dans des pays à bas taux de PIB par tête, cela pour contribuer à la création de micro-entreprises au niveau local et d’aider ainsi les personnes à se «financiariser» c’est-à-dire à s’intégrer dans un réseau de crédit et d’investissement. Cela permet d’influencer directement le bien-être de populations fragilisées par la pandémie et le dérèglement climatique.

Energie
Peut-on définir la part ou la pondération des placements durables par rapport à l’enveloppe globale?

C’est tout le défi. Nous sommes en train d’analyser des fournisseurs de « notes », qui doivent être indépendants, pour savoir à quelle notation correspondent chacun de nos investissements, au niveau de la production de CO2 et de l’impact sociétal. Nous aurons ainsi une image très claire du niveau auquel nous nous trouvons. L’objectif, dans les investissements à impact, est d’arriver à 15% environ de la fortune sous gestion.

Par ailleurs, l’objectif relatif à la production de CO2 est de respecter les conventions signées par la Suisse en termes de lutte pour le climat, soit les Accords de Paris.

Un mot sur la situation ESG des portefeuilles et les performances réalisées des placements de ces dernières années au Groupe Mutuel?

La situation des portefeuilles en termes de critères ESG est bonne. Nous avons un ratio de A sur une échelle allant de A+ à D. Cela ne veut pas dire que nous sommes arrivés au but, mais il s’agit d’une base qui doit nous permettre de nous améliorer encore sur ce chapitre. De manière générale, nous affichons des performances tout à fait en ligne avec ce que nous pouvons attendre des différentes stratégies de placement appliquées dans les sociétés gérées par le Groupe Mutuel.

De bonnes nouvelles donc. Tout cela est conduit et géré par des hommes et des femmes bien réels, peut-on s’en faire une image? Qui sont-ils?

L’équipe en charge de la gestion des capitaux est composée de 9 personnes au sein de Groupe Mutuel Asset Management SA. Un des critères auxquels j’accorde une grande importance est d’ouvrir les yeux, de sortir, d’aller voir et apprendre ce qui se passe en dehors et de se tenir au plus près de l’évolution des possibilités d’investissements et des attentes de rendement futurs selon les types d’actifs. Nous avons un comité de placement, qui se réunit de manière régulière avec trois intervenants externes qui nous apportent aussi leur expertise dans les différents types d’actifs. C’est à partir de là que nous en arrivons à une décision d’allocation tactique, implémentée par la suite par notre équipe.

Le mot de la fin (provisoire, bien sûr)?

Je reprendrais la citation de Bertrand Piccard, quand il dit, je cite de mémoire, que si nous sommes bel et bien face à une crise climatique, il ne faut pas considérer cela seulement comme un problème ou sombrer dans la peur, mais bien aborder cette problématique comme une opportunité, qui doit permettre de contribuer à changer la manière d’investir en prenant en compte l’impact des entreprises sur le climat, l’environnement et le bien-être des personnes.

Je partage entièrement ce message positif. Dans le même temps, nous allons évidemment continuer de tout faire pour que les rendements des portefeuilles des sociétés gérées par le Groupe Mutuel correspondent aux objectifs de rentabilité nécessaires, en particulier dans le 2ème pilier.

 

(Re)lire la première partie de l’interview de Gérald Mayoraz «Le dérèglement climatique devrait être considéré comme une opportunité» (1/2)

Gérald Mayoraz
L’expert de ce blog – Gérald Mayoraz

Après avoir travaillé à Genève, Zurich et Toronto dans le domaine bancaire de l’asset management, Gérald Mayoraz est revenu dans son Valais natal. Titulaire d’un diplôme fédéral d’analyste financier et de gestionnaire de fortune, il est actuellement CEO de Groupe Mutuel Asset Management SA, société dédiée à la gestion de fortune des entreprises du Groupe Mutuel. A ce titre, il conduit le département de gestion des capitaux de l’entreprise.

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Chaque mois, une thématique « Entreprise & Prévoyance » est passée en revue par l'un de nos spécialistes dans ce domaine.

Avec plus de 2700 collaboratrices et collaborateurs répartis dans toute la Suisse, le Groupe Mutuel est au service de 1,3 million de clients individuels et de 25 500 entreprises. Seul assureur global de Suisse, le Groupe Mutuel se positionne comme le partenaire de référence dans le domaine de la santé et de la prévoyance pour les clients privés et les entreprises. En plus de gérer une fondation de prévoyance professionnelle, le Groupe Mutuel propose également aux entreprises des assurances perte de gain maladie selon la LAMal et la LCA ainsi que l’assurance-accidents selon la LAA.
 

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