Les taux d’intérêt augmentent. L’épargne devient plus attrayante, pourrait-on penser. Mais dans la réalité, les choses ne bougent guère. Bien sûr, les banques et les assurances ont quelque peu relevé leurs taux, mais cela ne suffit pas pour compenser le renchérissement. Au moins, le régime des taux d’intérêt négatifs est terminé. «L’argent comme marchandise a de nouveau un prix, c’est une nouvelle positive pour les épargnants du 3e pilier», déclare Ariane Dehn, responsable pour la Suisse chez BNP Paribas Asset Management.

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On ne sait pas encore dans quelle mesure les banques centrales vont continuer à relever leurs taux directeurs pour lutter contre l’inflation. Actuellement, les taux d’intérêt sur les comptes fiscalement avantageux du pilier 3a oscillent entre 0,5% et 1,3%. Il vaut donc la peine de comparer. Pour Heinz Rothacher, CEO de la société de conseil Complementa, le niveau des taux d’intérêt varie fortement d’un prestataire à l’autre: «D’une manière générale, il faut bien s’informer.» Malgré la tendance réjouissante à la hausse sur le front des taux d’intérêt, il reste encore beaucoup de potentiel en matière d’épargne individuelle.

Pourtant, les possibilités d’épargne dans la prévoyance liée (pilier 3a) et libre (pilier 3b) se sont fortement étendues. Les banques et les assurances proposent toujours plus de produits. L’épargne fiscalement privilégiée dans le pilier 3a comporte de nombreux avantages. Les salariés et les indépendants peuvent verser chaque année un montant maximal de 7056 francs, respectivement 35 280 francs (situation en 2023). Les fonds transférés dans la prévoyance liée sont déductibles de l’impôt sur le revenu. Les fonds du pilier 3a ne sont toutefois pas totalement exonérés d’impôts. Lors du retrait du capital, un taux inférieur au barème normal de l’impôt sur le revenu est appliqué.

Même si les taux d’intérêt remontent légèrement, les jeunes devraient envisager de remplacer la solution du compte 3a par une variante en titres avec des ETF (Exchange Traded Funds) avantageux en obligations et en actions. Pour les approches individuelles avec des titres, il est toutefois judicieux de déterminer d’abord le profil de risque de l’épargnant. En investissant dans des fonds, il faut savoir gérer les fluctuations parfois massives des cours sur les marchés boursiers. Mais il est également clair qu’avec un horizon de placement à long terme de vingt ans ou plus les titres rapportent davantage que les comptes à intérêts purs.

Les modèles de pilier 3a d’une assurance sont généralement un peu plus complexes. Ces produits comportent une prestation d’assurance. Dans le cas de l’assurance vie mixte, la constitution du capital s’effectue avec un taux d’intérêt garanti et des prestations en cas de décès ou d’incapacité de travail. L’assurance vie liée à des fonds propose des fonds de placement dans la partie épargne, à l’instar du dépôt de prévoyance d’une banque.

Avec la hausse des taux d’intérêt, les caisses de pension s’orientent elles aussi vers des temps meilleurs. Grâce à l’évolution des conditions sur le marché des capitaux, les institutions de prévoyance peuvent calculer avec un taux d’intérêt sans risque plus élevé. Toutefois, le changement de taux d’intérêt entraîne des pertes à court terme, car les portefeuilles d’obligations perdent de la valeur dans les bilans des caisses de pension.

Le taux de couverture progresse ainsi, ce qui est positif pour tous les assurés. Ces dernières années, le taux de conversion a été constamment réduit en raison du faible niveau des taux d’intérêt, avec des conséquences négatives sur la future rente. Désormais, Hanspeter Konrad, directeur sortant de l’Association suisse des institutions de prévoyance (Asip), ne prévoit plus de nouvelle baisse du taux de conversion: «Nous nous trouvons de nouveau dans un environnement de taux d’intérêt en hausse.»

Après que les portefeuilles d’obligations des institutions de prévoyance ont atteint leur niveau le plus bas l’année dernière, les premières caisses veulent adapter leur quote-part d’obligations à la hausse en raison de la progression des taux d’intérêt. Ariane Dehn recommande aux caisses de pension «d’examiner leurs placements en obligations et de développer une stratégie correspondante pour les prochaines années». Actuellement, les institutions de prévoyance évoluent dans un environnement où le débiteur paie nettement plus d’intérêts pour le même risque qu’il y a deux ans. «C’est une bonne nouvelle pour les assurés d’une caisse de pension», déclare Heinz Rothacher. Les nouveaux placements rapportent désormais un intérêt plus élevé, ce qui aura un effet positif sur les résultats futurs des caisses.