Changement climatique, pauvreté et famine, conflits armés, santé, renchérissement du coût de la vie: on ne peut plus répondre aux grands défis modernes uniquement par les disciplines traditionnelles. La collaboration entre celles-ci est pourtant complexe, car chaque branche détient ses opinions, ses termes techniques et sa culture.

Comment les réconcilier? «Il y a deux approches pour relever ce défi», explique Sir Charles Godfray, directeur de l’Oxford Martin School à l’Université d’Oxford, en Angleterre. «L’une consiste à réorganiser ces disciplines, afin de les rendre plus pertinentes par rapport aux problèmes du XXIe siècle. L’autre, que nous adoptons à l’Oxford Martin School, consiste à faciliter le travail en commun, sur un même problème, d’experts provenant de différents domaines.» Cela passe par la mise à disposition de ressources pour la collaboration, mais aussi par la création «d’espaces neutres» où les gens peuvent échanger leurs idées.

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Charles Godfray ne s’attend pas à l’apparition de domaines de recherches totalement nouveaux, mais plutôt à ce que les disciplines traditionnelles évoluent. «La géographie est un bon exemple, dit-il. Il y a quelques décennies, la plupart des gens pensaient que les jours des départements de géographie étaient comptés. Mais, à l’ère des nouveaux défis mondiaux, cette branche s’est réinventée en combinant les approches sociales et naturelles à celles de la physique et de la biologie au sein des sciences de l’environnement.»

Nouvelles approches pour les systèmes économiques

Parmi les activités de la Martin School figure le développement de nouvelles approches pour analyser les systèmes économiques, à l’aide notamment de la science de la complexité. «L’Institute for New Economic Thinking, qui est rattaché à la Martin School, travaille précisément là-dessus», explique Charles Godfray. La Martin School utilise également l’IA et s’intéresse à l’étude du développement de l’IA et de ses conséquences. «Une grande partie de l’IA moderne peut être considérée comme une modélisation statistique sophistiquée, et beaucoup de nos programmes l’utilisent, par exemple pour analyser des données économiques et climatiques ou en biologie structurelle, explique le directeur. La puissance de l’IA et les avantages économiques et politiques qu’elle confère aux grandes plateformes technologiques sont explorés dans notre programme de recherche sur la gouvernance IA.»

Charles Godfray ne s’attend pas à des changements fondamentaux dans la recherche avant 2035. «La principale différence est que nous serons beaucoup plus à même de faire appel à l’IA, mais je ne pense pas qu’elle remplacera le chercheur humain, explique-t-il en plaisantant. J’ai également demandé à ChatGPT ce qui allait changer d’ici à 2035 et voilà sa réponse: «L’IA, l’informatique quantique et l’analyse de données massives permettront aux chercheurs de repousser les limites de la connaissance et de résoudre des défis mondiaux complexes.» Je pense que nous sommes d’accord sur l’IA et l’analyse des données massives. Mais je soupçonne que l’informatique quantique aura besoin d’un peu plus de temps pour avoir un réel impact.»

Business Club Friends

L’Oxford Martin School était l’une des destinations du voyage de FRIENDS de cette année. Ce Business Club réunit des dirigeants d’entreprises, suisses et internationales, qui s’engagent activement pour l’entrepreneuriat en Europe.