En 2021, le marché mondial du metaverse représentait 605 milliards de dollars. Margaux Klein, experte en blockchain, teste ce nouveau marché: «J’ai vendu les droits d’auteur de mon livre Bonjour richesse. Il faut de bons avocats, car j’ai d’abord dû récupérer mes droits dans le monde réel pour ensuite proposer une tokenisation dans le metaverse. Ça m’a permis de toucher davantage de monde.»

«L’art, les marques ou encore les musées peuvent directement se faire une place dans le metaverse, sans parler du gaming, qui occupe déjà le terrain, observe Max Anderson, spécialiste des réseaux sociaux et lui-même gamer. La cote d’artistes visibles lors d’événements en ligne dans le metaverse monte.»

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Il faudra ensuite également nourrir son avatar, le protéger, l’habiller, le maquiller… Dior propose depuis septembre 2021 l’Immersive Journey de Miss Dior avec un avatar réalisé par Ready Player Me, spécialiste des univers metaverses. Nike ou Manchester City ont également franchi un cap. Le premier avec une boutique universe sur la plateforme Roblox, le second en imaginant un monde digital autour de son stade de foot.

Futur: «Pour le B2B, c’est plus délicat, note Max Anderson. La question est de savoir si les objets virtuels auront besoin de ressources et de services à l’intérieur du metaverse. On peut l’imaginer. A ce moment-là, ce type d’entreprises aura également sa place dans le monde virtuel.»

Pour les institutions financières, un virage est à prendre. «Les gens travailleront et gagneront de l’argent dans le metaverse», relève un document interne d’une banque évoquant l’importance croissante des cryptomonnaies et des NFT. Le récent rapport d’Atlantic Financial Group à Genève, qui conseille investisseurs institutionnels et professionnels de la finance, parle de révolution séculaire pour tous. «Avec son interface Horizon, Meta cherche à donner aux travailleurs à distance l’impression physique de se trouver au bureau. Pour les métiers manuels, y compris ceux nécessitant une grande technique comme la chirurgie, par exemple, le mode d’apprentissage par immersion est nettement plus efficace», souligne-t-il.

Plusieurs banques privées telles que Bonhôte n’ont pas encore investi directement, mais «suivent de près l’évolution du metaverse et les opportunités qu’il pourrait offrir», selon Cyril Lanfranchi, VP marketing de la banque neuchâteloise. «A titre privé, je trouve le sujet passionnant. Cette évolution va révolutionner nos rapports sociaux digitaux, poursuit-il. Les visioconférences seront beaucoup plus qualitatives et immersives, avec de nouveaux formats en réalité augmentée. Toute une partie des secteurs économiques sera touchée. Je pense aussi à la formation, à l’éducation, aux sites de rencontres ou même aux visites touristiques.»

Conseil: Il faut d’abord tester, voir ce qui marche. «Certaines idées pour la vie réelle me sont venues en travaillant dans le metaverse, observe Margaux Klein. C’est très visuel et ça attire l’attention sur des éléments qu’on n’aurait pas vus autrement. Pour montrer des maquettes, visiter des immeubles, c’est aussi une alternative intéressante.»

En résumé, il faut se préparer à une nouvelle relation client: le Direct to Avatar (D2A). Plusieurs types d’expériences sont en train de naître: acheter du virtuel pour le monde virtuel, acheter dans le monde virtuel pour le monde réel, assister à un événement virtuel (concert, meeting) donné par une personne réelle...

«Le monde virtuel ne prendra pas le dessus, il sera un complément, estime Max Anderson. Pour y faire du business, les fondamentaux du marketing digital resteront ceux du monde réel, à savoir: identifier un problème et montrer au consommateur comment le résoudre avec un bon storytelling.»