Yvonne Lessert, secrétaire chez Atleverre Imperatori, entreprise de vitrerie-miroiterie à Genève, a accompli pendant des années le même rituel: elle prenait le chemin du travail avec Turoc, son bouledogue français. «Au bureau, il avait son panier, ses jouets et les collègues venaient le voir. Pour moi, le fait d’amener mon chien au travail représentait une tranquillité d’esprit et sa présence apportait de la convivialité avec les collègues, les fournisseurs et les clients de l’entreprise.»

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En Suisse, plus de 80% des propriétaires de chien aimeraient pouvoir emmener leur animal au travail, mais seulement un tiers en a la possibilité, selon l’étude menée par l’institut Ipsos dans le cadre du projet «Pets at work» de l’entreprise Purina. Comme environ 10% des Suisses possèdent un chien (selon la base de données fédérale Amicus), devenir une entreprise «pet friendly» peut se révéler un avantage concurrentiel important en matière de recrutement.

Ambiance plus chaleureuse

Selon l’étude Ipsos, 45% des personnes interrogées estiment que la présence de leur chien aide à réduire le stress au travail. C’est ce qu’a constaté Jérôme Duval, directeur d’Ecoscan, un bureau d’études en environnement à Lausanne d’une vingtaine de salariés qui accepte les chiens au bureau depuis dix ans: «C’est une présence quotidienne qui joue un rôle apaisant.»

Même constat chez Paragon Studio, agence de design et d’architecture d’intérieur de quatre salariés, où les deux dirigeants amènent leur animal. «Leur présence est un atout: l’ambiance est plus chaleureuse, c’est un sujet de discussion et d’attention», indiquent Yves Dubi et Adrian Moreno. Ils constatent en outre une réduction de l’anxiété et un effet fédérateur pour souder l’équipe. Les chiens au travail amènent également une plus grande fidélité des employés, plus d’engagement, de productivité et de créativité selon une étude de la Virginia Commonwealth University.

Mais, pour que l’expérience soit réussie, les PME interrogées insistent sur la nécessité d’une préparation adéquate. «C’est important que le chien soit propre, qu’il sache rester dans son panier, précise Yves Dubi. Il faut mener une période test et établir des règles claires, informer le staff pour prévenir les problématiques de peurs, d’allergies, etc.»

Communication en amont

Chez Ecoscan, Jérôme Duval souligne lui aussi l’importance de la communication en amont: «Le collègue avec qui je partage le bureau avait été mordu par un chien par le passé et craignait que j’amène le mien. J’ai tenu mon chien à distance durant un temps d’adaptation, et il n’y a plus de problème maintenant.»

Les PME qui ont franchi le pas conseillent de tenir compte de l’avis des autres employés, de préparer adéquatement les locaux, et de présenter cette approche dès le recrutement, comme chez Paragon Studio: «Nous parlons clairement au cours de l’entretien de notre politique vis-à-vis des chiens puisque cela fait partie de l’identité de notre entreprise.»