«J’ai fait mes études à Lausanne, d’abord à l’Ecole hôtelière, puis quelques années plus tard à l’IMD. J’ai commencé mon parcours professionnel au groupe Swiss Medical Network, dans le marketing. Au départ, il n’y avait qu’une clinique, contre une douzaine quand je suis partie. C’était un gigantesque apprentissage. Lorsqu’on travaille avec Antoine Hubert, on apprend énormément. J’ai ensuite travaillé quelques années dans la conciergerie de luxe, chez Quintessentially, où j’ai participé à implémenter le bureau de Genève.

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Par la suite, je me suis orientée vers la gestion de fortune. C’est là que les choses ont peu à peu commencé à s’imbriquer, pour aboutir, au mois d’octobre de cette année, au lancement d’Alpian. Au fil de mes expériences professionnelles, j’ai pu observer la transformation digitale qui prenait place dans de nombreux domaines. Pour qu’un tel processus se révèle fructueux dans le secteur bancaire, il faut passer du temps avec le client, notamment pour avoir une bonne vue d’ensemble de son patrimoine ou de son portefeuille. Cela tombe bien, j’adore le relationnel, le contact avec les gens. Cela fait partie de moi.

Mon parcours dans la finance m’a permis de voir que la qualité des données des clients, c’est l’or noir des banques. Encore faut-il savoir les utiliser. Les personnes qui disposent d’une certaine fortune ont des attentes. Elles veulent avoir un partenaire à long terme. Chez Alpian, c’est cette philosophie qui nous anime avec les trois autres associés, Schuyler Weiss, Gianmarco Bonaita et Alessandro Sbrizzi. Nous nous adressons à une clientèle disposant d’un capital compris entre 30 000 et 1 million de francs, un segment qui est peu pris en compte sur le marché. En général, le ticket d’entrée dans la plupart des banques privées s’élève à 1 million de francs. Quant aux banques de détail, elles ne sont pas faites pour répondre à des demandes individualisées d’investissement.

Entre Genève, Londres, Rome et Zurich, nous employons 85 personnes actives dans la technologie et la finance. Cela a été rendu possible notamment grâce à trois levées de fonds totalisant 48 millions de francs. Cela dit, trouver les bons talents lorsque l’on est une petite structure qui démarre n’a pas été une mince affaire!

Une fois l’application Alpian téléchargée, on peut enregistrer son profil, ouvrir un compte et effectuer des opérations bancaires quotidiennes. En ce qui concerne la gestion de patrimoine, nous accompagnons nos clients dans leurs investissements en prenant en compte leur appétence pour le risque, leurs valeurs et la finance comportementale. Afin de bien la conseiller, il est important de connaître les buts d’une personne. Personnellement, j’ai 41 ans et suis mère de trois enfants de 15, 13 et 7 ans. J’ai des objectifs pour eux et pour moi-même, et j’aimerais bien que ma banque les connaisse. C’est là que, malgré la dominance digitale, Alpian utilise l’interaction humaine en offrant l’accès à un conseiller personnel en visioconférence.

Mener un tel projet, le lancement d’une banque privée en Suisse, demande beaucoup d’organisation. Il faut être d’une ténacité sans relâche. Mon équilibre de vie se compose de plusieurs éléments: j’ai besoin d’avoir ma famille autour de moi, mes amis, de profiter de la vie et j’ai aussi besoin d’apprendre constamment. Je suis assoiffée d’apprentissage. J’ai par exemple obtenu une certification en intelligence artificielle au MIT et une autre en finance durable à Cambridge.

L’un des plus grands défis dans mon emploi du temps touche à la logistique en lien avec l’école de mes enfants. Les femmes restent souvent celles qui doivent réduire leur temps de travail pour s’occuper davantage des enfants. Les mentalités doivent encore évoluer dans ce domaine, notamment dans le secteur de la finance. A un autre niveau, je trouve que l’enseignement lui-même devrait évoluer. Il faudrait être plus collaboratif, intégrer davantage les aspects digitaux et enseigner plus tôt aux enfants des thématiques liées à l’argent et aux investissements. J’aurais adoré aborder ces sujets lorsque j’étais à l’école!»