Qu’il s’agisse de grandes multinationales ou de start-up, les licenciements sont malheureusement monnaie courante dans la vie des entreprises. Or, beaucoup de personnes concernées se sentent honteuses et ne savent pas toujours comment aborder le sujet lors d'un entretien d'embauche. Pourtant, dans ce type de situation, les spécialistes recommandent de faire preuve de franchise et de transparence.
«Il n'y a pas de quoi avoir honte», déclare Margaret Buj, conseillère en carrière à Londres. Être licencié n'a généralement rien de personnel. Les employeurs le savent et ne considèrent donc pas forcément les licenciements comme un élément négatif.
«En tant que responsable des ressources humaines, on comprend qu'un licenciement n'est pas toujours de la faute du collaborateur licencié, explique Sara Skirboll Bigham, porte-parole du site d'emploi international Careerbuilder. Ce genre de choses arrive et échappe à votre contrôle.»
1er conseil: être honnête
Il est important de parler honnêtement et ouvertement du licenciement lors de l'entretien d'embauche. Les recruteurs doivent savoir que cette décision n'a pas grand-chose à voir avec vous. «Si vous êtes licencié en raison de la situation économique, soyez honnête. Faites savoir à votre nouveau patron que la perte de votre emploi n'était pas la conséquence de vos performances», indique Sara Skirboll Bigham.
Après une fusion ou une restructuration, il arrive souvent qu’une équipe complète soit licenciée. «Dans pareille situation, il faut faire comprendre que l'on n'était pas la seule personne concernée», relève Margaret Buj.
2e conseil: adopter une attitude positive
Un licenciement est souvent une expérience pénible. Selon Sara Skirboll Bigham, il vaut la peine de se focaliser sur le positif lors de la recherche d'un emploi: «Vous devez mettre la charrue avant les bœufs. Parlez de vos compétences et de vos réalisations, de ce que vous avez fait et de la manière dont vous avez contribué au succès de l'entreprise précédente. Ne restez pas bloqué sur le fait que vous avez été licencié.»
Margaret Buj conseille de montrer comment vous avez apporté une valeur ajoutée à votre poste. Dresser une liste de réalisations quantifiables est une bonne idée. «Mentionnez les compétences que vous avez utilisées pour obtenir des résultats positifs. Des exemples concrets aident énormément, car ils mettent en évidence ce dont vous êtes capable.»
3e conseil: expliquer comment la période de transition a été utilisée
Les postes de cadres et de dirigeants sont difficiles à obtenir. Pour les employeurs potentiels, ces postes sont associés à un risque plus élevé, il faut donc naturellement plus de temps pour pourvoir ces fonctions. Il est important de combler cette période de transition par un travail productif.
«Un poste de direction ne se trouve pas à tous les coins de rue, relève Margaret Buj. La recherche d'un emploi de manager prend souvent entre six et neuf mois. On vous posera probablement la question suivante: qu'avez-vous fait depuis votre licenciement? Idéalement, vous devriez mentionner tout ce que vous avez entrepris pour améliorer vos compétences.» Elle recommande de faire du bénévolat ou de suivre une formation.
4e conseil: ne pas attaquer les anciens supérieurs hiérarchiques
Dénigrer son ancien employeur peut sembler tentant, surtout après un licenciement difficile. Toutefois, ce n'est jamais une bonne idée. Margaret Buj estime qu'il faut garder un ton neutre ou positif lorsqu'on parle de son ancien employeur.
«Même si vous pensez que votre ancien employeur était horrible, cela n'a pas sa place dans un entretien d'embauche. En fait, vous devriez éviter toute remarque désobligeante sur vos anciens supérieurs ou collègues. Vous pensez peut-être que cela va de soi, mais ce n'est pas le cas. J'ai vu des personnes commettre cette erreur malgré une longue expérience professionnelle.»
Sara Skirboll Bigham prévient que de tels commentaires négatifs suggèrent aux employeurs potentiels que l'on pourrait également parler de manière désobligeante d'eux à l'avenir. Ils faut donc les éviter à tout prix.
5e conseil: conservez vos amitiés
Garder de bonnes relations avec d'anciens employeurs est souvent perçu comme un excellent signal. «Imaginez que vous avez un entretien d'embauche et que vous annoncez que vous avez été licencié suite à une fusion ou à une restructuration, explique Margaret Buj. Vous pourrez alors dire: je dispose de nombreuses références au sein de mon ancienne entreprise et j’y serai toujours le bienvenu. Cela dégage une bien meilleure impression.»
Elle a elle-même été licenciée en 2015 par une start-up, suite à la perte de quelques clients importants. Elle était l'une des 23 personnes licenciées en l'espace d'une semaine. «J'ai reçu à l'époque de superbes lettres de recommandation de mon ancien CEO. Entre-temps, j'ai travaillé avec lui en tant qu'indépendante et il m'a même recommandé à d'autres employeurs.»
Cet article a été publié par Business Insider sous le titre «Vous avez été licencié? Comment gérer au mieux cette situation lors de votre prochain entretien d'embauche.»