«L’idée de proposer du mobilier à louer m’est venue en constatant combien l’aménagement intérieur peut être onéreux», dit Carolann Lefeuvre, cofondatrice de Swaap. Fondée en 2021, l’entreprise a ouvert une boutique en ville de Nyon et emploie une dizaine de personnes. Pour des expatriés qui voyagent souvent ou des étudiants qui cherchent des solutions accessibles, la location de mobilier commence désormais à s’imposer comme une alternative intéressante.
Installée à Penthalaz (VD), l’entreprise Myotaku, qui compte environ dix employés, propose elle aussi depuis 2009 un service de location de meubles et d’accessoires ménagers. Avec 1200 articles, allant des meubles aux luminaires, en passant par un aspirateur ou des assortiments de vaisselle, l’entreprise vaudoise se concentre avant tout sur les particuliers. Les deux entreprises s’occupent également de livrer et de monter les meubles loués. «L’aménagement résidentiel constitue le cœur de nos activités, précise Christophe Vila, fondateur et CEO de l’entreprise. En revanche, nous n’excluons pas de travailler sur un ameublement destiné à des événements qui recherchent un concept particulier, notamment lors de salons de l’horlogerie.»
La location de mobilier et de matériel ménager permet de changer rapidement son intérieur pour un coût relativement modeste de prime abord – les mensualités sont généralement 20 à 30 fois moins élevées que le prix d’achat, un canapé coûte par exemple entre 40 et 60 francs par mois. Mais sur le long terme, la formule se révèle onéreuse. La location permet cependant aux clients de racheter les meubles loués à tout moment, en déduisant du prix d’achat les sommes payées pendant la période de location. «C’est d’ailleurs le scénario le plus courant chez notre clientèle», note Deborah Fayon, responsable de la logistique chez Swaap.
Durabilité et environnement comme arguments
L’ameublement pollue: l’empreinte carbone d’un canapé s’élève à 90 kg de CO2 et celle d’une chaise à 43 kg de CO2, selon un rapport de la Furniture Industry Research Association au Royaume-Uni. Le secteur a également été critiqué pour son impact sur les forêts. En favorisant la circularité et la réutilisation, la location de meubles contribue à rendre la branche plus durable. Chez Swaap comme chez Myotaku, les fournisseurs sont sélectionnés selon des critères environnementaux, en valorisant les matériaux traçables notamment. En outre, «les meubles endommagés peuvent être utilisés pour le home staging ou être donnés aux associations», explique Carolann Lefeuvre de Swaap.
Les deux entreprises vaudoises mettent donc en avant l’avantage de leur service en termes d’économie des ressources. Mais est-ce compatible avec les tendances du design qui évoluent parfois plus vite que la durée de vie d’un meuble? «Nous sommes confrontés à la fast fashion, constate le directeur de Myotaku. Mais la plupart des matériaux et des couleurs trouvent preneur quelle que soit la tendance dominante du moment.» Même constat du côté de Swaap: «La clientèle suisse est relativement conservatrice et se tourne plus volontiers vers les designs intemporels, assure Carolann Lefeuvre. On essaie parfois de suggérer d’ajouter de la couleur et des motifs audacieux, mais beaucoup s’y refusent encore.»