Pour réussir une négociation salariale, il faut évaluer sa propre valeur de manière réaliste. Mais on doit aussi se renseigner sur les salaires payés sur le marché. Pour cela, des données solides et fiables sont indispensables. 

La société de conseil en rémunération Kienbaum et notre confrère Handelszeitung ont jeté un coup d'œil aux salaires des spécialistes. Des dizaines de fonctions ont été évaluées, puis publiées dans un rapport.

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Les données se basent sur des enquêtes par questionnaire menées auprès d'entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, complétées par des résultats issus des projets de conseil de Kienbaum. Au total, 11 146 postes seniors, 15 932 experts et 6848 juniors ont été pris en compte dans l'analyse. Les données proviennent de près de 1000 entreprises en Suisse.

Experts en logistique très demandés

Les entreprises helvétiques continuent de bien rémunérer les professions dans les domaines de l'informatique, de la distribution et de la logistique, où les cadres inférieurs peuvent gagner plus de 130 000 francs par an. Les banques, les assurances et le secteur de la biotechnologie font également partie des branches financièrement attractives et occupent régulièrement le haut du classement.

Les salaires dans les secteurs de la construction de machines, de la construction d'installations et de la construction restent un peu en retrait. Les secteurs des médias, de l'industrie alimentaire et de l'approvisionnement en énergie sont également de moins en moins en mesure de rivaliser avec les premières places.

En ce qui concerne les augmentations de salaire des spécialistes, des collaborateurs spécialisés et des ouvriers qualifiés, il n'y a pas eu de grands bonds l'année dernière. 

Pour les spécialistes, les augmentations se sont situées entre 1,2 et 1,9%. Les augmentations sont tout de même un peu plus fortes que les années précédentes, où elles étaient en grande partie inférieures à 1%. 

Grandes différences régionales

Les grandes augmentations de salaire qui étaient possibles surtout avant 2009 (3% et plus) se sont stabilisées à un faible niveau depuis de nombreuses années. Reste à voir si ces valeurs pourront être à nouveau atteintes dans les années à venir. 

Même dans le corps intermédiaire, la région dans laquelle on travaille a une influence significative sur le salaire. Les régions de Zurich, Genève et Bâle arrivent en tête. Le Tessin, la Suisse orientale et la Suisse centrale sont à la traîne.

Pour des profils professionnels identiques, les différences dépassent nettement les 10 000 francs par an pour les spécialistes. La différence entre le Tessin et Zurich atteint 20 000 francs.

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Véhicules de service et part variable

En règle générale, les véhicules de société sont d'autant plus souvent attribués que la personne exerce une fonction élevée dans la hiérarchie ou que le caractère commercial de son travail est important. Environ la moitié des cadres supérieurs disposent d'une voiture de service. A noter qu’à tous les niveaux, les cadres préfèrent la marque Audi. Dans 80% des cas, ils peuvent également utiliser leur véhicule à titre privé et de manière illimitée.

Les frais d'acquisition autorisés s'élèvent à environ 70 000 francs pour les cadres supérieurs. Parmi les cadres inférieurs, 14% bénéficient d'un véhicule de société. 

Chez les spécialistes, l'utilisation d'une voiture de société est nettement moins répandue. Auprès des chefs de projet, seuls 5 à 9% disposent d’une voiture de société. Chez les spécialistes du développement d'entreprise, seulement 2% environ.

La rémunération variable est nettement plus faible dans ce segment du corps intermédiaire des entreprises que dans le top management. Les spécialistes peuvent néanmoins recevoir plusieurs dizaines de milliers de francs de paiements variables. Les juniors ne reçoivent généralement pas plus de 5000 francs. 

Frais de transport

Plus des deux tiers des entreprises sondées disposent d'un règlement en matière de frais. En ce qui concerne les voyages en avion, une distinction est faite entre les vols long-courriers et les vols court et moyen-courriers. Dans le premier cas, moins de 1% des voyages se font en première classe, environ 15% en classe affaires et 85% en économique. Sur les vols continentaux, la classe affaires est le plus souvent choisie.

En moyenne, 88% des cadres voyagent en train en première classe. Dans 98% des cas, les nuitées peuvent être facturées sur la base de justificatifs. La fourchette se situe entre 100 et 300 francs par jour. Pour les repas, le décompte se fait dans 89% des cas sur la base de justificatifs.

Avantages et cadeaux d'ancienneté

Environ 95% des entreprises interrogées remercient leurs collaborateurs de longue date par une prime de fidélité ou un cadeau d'ancienneté. On ne constate pas de différences significatives entre les différents niveaux. En règle générale, un premier cadeau est accordé après cinq ou dix ans d'ancienneté dans l'entreprise.

Ensuite, il est échelonné sur une période de cinq ans dans la plupart des entreprises. Dans de nombreuses sociétés, les collaborateurs reçoivent de l'argent et des jours fériés en guise de cadeau d'ancienneté. Ils peuvent aussi choisir entre une somme d'argent et des jours de congé supplémentaires.

Transparence demandée

De nombreuses études sur le sujet montrent clairement que les employés souhaitent plus de transparence en matière de salaire. C'est également ce qu'a relevé le cabinet Kienbaum dans une enquête sur ce sujet. Selon cette étude, 71% des salariés souhaitent que leur entreprise soit plus transparente en matière de salaire.

Poussées par les portails d'évaluation en ligne, où les salaires des profils d'emploi sont fréquemment publiés, les entreprises sont contraintes d'être plus transparentes dans ce domaine. 

Finalement, ce sont la performance personnelle et la capacité financière de l'entreprise qui déterminent qui pourra recevoir ou non une augmentation de salaire. Si l'on ajoute à cela la connaissance des niveaux de rémunération dans des postes et des secteurs comparables, on est bien armé avant d’entamer une négociation. Mais sans données fiables sur le marché dans lequel on opère, il est évidemment plus difficile d’obtenir gain de cause. 

Cet article est une adaptation d'une publication parue dans la Handelszeitung.

Stefan Mair
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