«L’idée de MagicTomato est partie d’un constat personnel: j’avais du mal à trouver le temps d’acheter des produits locaux au quotidien. Par ailleurs, la manière dont nous faisons nos courses, en nous rendant en voiture dans des lieux où se trouve stocké un maximum de denrées, me paraissait illogique. Il me semblait possible de la rendre facilement plus durable grâce à la technologie.

Après douze ans passés dans le secteur bancaire et un passage dans la haute joaillerie, j’ai décidé de concrétiser ce projet qui me tenait à cœur depuis longtemps. Mon ambition a consisté à développer une solution qui permette d’une part de faciliter l’achat de produits locaux à la coupe, comme au marché, via une plateforme en ligne, en les livrant le jour même au domicile des clients. D’autre part, il s’agissait de réduire le gaspillage alimentaire et les emballages, en vendant uniquement à la demande. Aujourd’hui, les ventes de MagicTomato sont constituées à 60% de produits ultra-locaux (90% suisses et 9% labellisés durables ou bios). Cela permet d’économiser 2 tonnes de denrées alimentaires qui seraient sinon gaspillées ainsi que 300 000 emballages en plastique grâce à des sacs compostables et des bocaux réutilisables.

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

Afin de tester le marché et d’évaluer la viabilité du projet d’un point de vue technique et financier, j’ai démarré en 2016 avec une vingtaine d’artisans partenaires et un shop en ligne en licence. J’avais 33 ans. Ma femme m’a aidé à mettre les premiers produits en ligne le soir, pendant que je m’occupais seul des livraisons. Le projet a bénéficié ensuite du soutien de l’incubateur genevois Fongit. Dès la première année, des business angels et des investisseurs ont également permis le développement de notre plateforme automatisée – qui fait aujourd’hui notre force – et d’acquérir une flotte de véhicules 100% électriques.

Certifié B Corp dès le départ, MagicTomato garantit des circuits courts et des livraisons rapides, à la fois vertes et éthiques. Afin de combiner tous ces objectifs, il a fallu inventer une logistique hybride spécifique, qui permette aussi l’achat décentralisé de produits frais. Je pense que cette étape a constitué le véritable enjeu du projet. Au début, beaucoup d’artisans trouvaient l’idée séduisante, mais restaient sceptiques quant à sa réalisation. Cela a pris environ trois ans pour que le système soit rodé pour la première région de Genève et de La Côte, avant de pouvoir créer un deuxième marché ultra-local pour le canton de Vaud.

La période du covid a constitué un immense accélérateur pour l’entreprise. Une fois que les habitudes de consommation sont revenues à la normale, des financements et des ajustements du modèle ont néanmoins été nécessaires pour revenir à l’équilibre fin 2023. Aujourd’hui, nous travaillons avec environ 300 artisans et comptons plus de 5000 clients. L’inflation et la pression des prix mettent aujourd’hui le secteur à rude épreuve. En tant qu’entrepreneur, il s’agit de rester proactif afin de faire face aux différentes épreuves qui peuvent survenir.

MagicTomato emploie aujourd’hui 23 personnes en équivalent temps plein et est présent dans tous les cantons romands. Nous visons à nous étendre dans toute la Suisse. Notre objectif consiste désormais à consolider notre communauté d’utilisateurs – principalement constituée de femmes – avec notamment de nouveaux produits et une expérience client toujours plus personnalisée, tout en fédérant de nouveaux consommateurs autour de la démarche.

En 2022, j’ai ouvert une partie du capital de la société à nos clients et artisans grâce au soutien de la Fongit et de Taurus, une fintech genevoise spécialisée dans les infrastructures d’actifs digitaux. Plusieurs centaines de personnes ont acheté des parts de l’entreprise. A terme, l’idée serait de développer une forme de gouvernance partagée de nos marchés locaux. Lors de la première assemblée générale, j’ai éprouvé une grande fierté à ce que ces investisseurs d’horizons très divers se rencontrent. Les sujets sur lesquels nos clients peuvent voter nous permettent aussi de répondre aux attentes et d’anticiper les éventuels virages à prendre pour l’avenir. Cette interaction est fondamentale pour moi.»