L'apprentissage reste le premier choix des jeunes. Au total, 94 303 jeunes âgés de 14 à 17 ans ont dû se décider cet été pour leur première formation. Selon le baromètre des transitions (SEFRI), 46% d'entre eux veulent faire un apprentissage professionnel, soit le même pourcentage que l'année dernière.

Les gymnases et les écoles de culture générale sont en revanche moins populaires: à peine un tiers des jeunes ont choisi de les fréquenter. En 2022, ils étaient encore 40%. Un petit renversement de tendance, selon Stefan Wolter, professeur à l'Université de Berne et conseiller du baromètre des transitions: «Durant la pandémie, davantage de jeunes en fin de scolarité ont opté pour le gymnase. Cela change de nouveau aujourd’hui.»

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En outre, un jeune sur huit - soit environ 11 000 d'entre eux - effectue désormais une année intermédiaire. La 12e année scolaire, par exemple, est considérée comme telle. La raison la plus souvent citée par les personnes interrogées est de ne pas avoir trouvé de place d'apprentissage.

Il y a trop de places d'apprentissage

Cela surprend. Car fin juillet, il y avait encore 10 018 places pour 2024 sur Yousty, le plus grand portail de places dʼapprentissage de Suisse. «Ces dernières années, entre 7000 et 10 000 places en moyenne étaient chaque fois restées vacantes, ce qui représente environ 10% de toutes les places dʼapprentissage, explique la porte-parole Julia Ebnöther. Cette année reste donc dans la moyenne.»

Malgré tout, certaines branches ont réussi à pourvoir presque tous les postes. «Avec seulement 4% de places d'apprentissage non occupées, la branche informatique est celle qui a le mieux pourvu ses postes parmi tous les secteurs», poursuit-elle. Les places d'apprentissage d'informaticien sont demandées depuis des années, comme le montrent les demandes de recherche sur Yousty. 

Depuis toujours, le commerce fait partie des apprentissages les plus appréciés. Depuis l'année dernière, outre l'apprentissage de commerce et d'informatique, la formation de gestionnaire du commerce de détail est également très demandée. Cependant, c'est aussi là qu'il y a le plus de places d'apprentissage à pourvoir pour 2024. «Dans le commerce de détail, de très nombreuses places d'apprentissage sont mises au concours chaque année, c'est pourquoi il en reste davantage en pourcentage», explique Julia Ebnöther. Les places vacantes sont aussi particulièrement nombreuses dans le secteur du bâtiment ou dans la restauration.

Les soucis pour la relève

Trois quarts des entreprises ont proposé autant de places d'apprentissage que l'année précédente et 10% ont élargi leur offre. La raison la plus fréquente de cette extension est le souci de la relève. «En principe, tous les secteurs sont concernés. Le souci de la relève a des raisons démographiques», explique Stefan Wolter. D'ici 2030, les baby-boomers seront particulièrement nombreux à partir à la retraite. Ceux-ci manqueront alors sur le marché du travail. Parallèlement, les générations qui commencent leur formation aujourd'hui comptent nettement moins de personnes.

«Au final, ce sont les métiers les moins populaires qui sont touchés», explique l'expert. Les branches et les entreprises se disputent les rares apprentis et tentent d'être plus attractives que leurs concurrentes. Les jeunes en fin de scolarité peuvent en profiter.

Cet article est paru pour la première fois dans Blick sous le titre «Uns gehen die Stifte aus!»