Pour nous aider à réfléchir au sens économique et à la possibilité de devenir un entrepreneur «augmenté»: Harry Roselmack, journaliste star et réalisateur auprès de la chaîne TF1, ainsi que David Perroud, auteur de plusieurs best-sellers et cofondateur de l'institut d'études du marché m1nd-set. Compte-rendu de la conférence organisée le 4 novembre par l’association neuchâteloise Forum 360, devant un parterre de plus de 450 personnes. 

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

Une rencontre autour de la science de l’inconscient

Les deux hommes se sont rencontrés autour d’un podcast du Veveysan sur la noétique, la science de l’inconscient. Ce goût pour la métaphysique les imprègne jusque dans leurs expériences d’entrepreneurs. En effet, Harry Roselmack participe à trois start-up dans l’e-commerce, la biotech et la musique, tandis que son alter ego de pensée baigne dans l’entrepreneuriat depuis ses 25 ans. Il s’y est brûlé les ailes pour finalement rencontrer le succès. «L’entrepreneuriat est une manière fantastique d’exprimer ses pulsions créatives et de regrouper l’humain», glisse le journaliste français.

Apprivoiser son état de conscience

Développer ses capacités d’explorer et de maîtriser ses pensées offre une voie royale vers la réussite, y compris économique. David Perroud donne l’exemple de l’artiste de Coldplay, Chris Martin, qui explique avoir composé la chanson We pray, tube téléchargé 750 000 fois par jour, suite à un faisceau d’informations apparues pendant son sommeil. La confession peut faire sourire mais des témoignages d’inventeurs ou d'entrepreneurs reconnus font le même constat. «Nous produisons 30 000 pensées par jour et celles-ci brouillent notre intuition, notre créativité et notre sens de l’innovation, c’est ce que j’appelle les ICI. Pendant notre sommeil ou en parvenant à réduire notre flot de pensées, nous nous connectons au réseau d’informations de l’univers, augmentant ainsi nos capacités cognitives», estime l’auteur de Devenez génial, à l’ère où les machines deviennent intelligentes.

Et David Perroud de faire un parallèle avec  les arts martiaux: le mushin, soit le fait de vider son esprit, libère l’ego pour devenir plus réceptif. Un apprivoisement de son état de conscience utile également pour chasser les émotions négatives qui ne devraient durer que 90 secondes.

L’intérêt collectif avant les intérêts individuels

L’entreprise est un ensemble de personnes qui n’ont pas forcément toutes le même goût pour l’exploration du cerveau. Les contraintes très pragmatiques, telles que les délais, les finances et la diminution des ressources y sont quotidiennes.

«Cela fait 13,8 milliards d’années que la nature s’organise pour créer des systèmes d’organisation innovants. Le principe directeur est l’harmonie. Pour y parvenir, les décisions entrepreneuriales seront prises dans l’intérêt général. C’est celui qui mène le plus loin, bien avant l’intérêt individuel», résume Harry Roselmack, auteur pour sa part de l’ouvrage Il n’est pas trop tard pour naître. Il prend l’exemple des Jeux olympiques de Paris qui ont transformé la ville et ses habitants, l'événement les ayant rendu plus positifs et solidaires. En d’autres termes, l’union fait la force. 

Le potentiel de l'adversité

Mais comment ne pas céder à la course aux parts de marché, souvent en contradiction avec les défis humains et environnementaux? «Aujourd’hui, on sait ce qui marche et ce qui fait de l’audimat. Ne continuer que dans cette direction, sans explorer autre chose, c’est tourner en rond, observe Harry Roselmack. Ce n’est pas viable à long terme. J’ai par exemple fait le choix de parler des violences policières en Guadeloupe. Personne ne voulait financer ce sujet, et aucun média n’était intéressé à le diffuser. J'étais confronté à la question de la rentabilité de ma démarche. Or plutôt que de renoncer, j’ai créé ma propre plateforme de streaming. Sans ce frein, je n’aurais pas développé cette piste. L’adversité a un potentiel énorme.» 

Catastrophes climatiques et progrès technologiques questionnent plus que jamais le sens de notre existence. Selon nos deux conférenciers, l’humain ne serait donc plus là pour son intelligence académique, qui peut être reproduite par l’IA, mais pour sa créativité, son empathie et son intuition.