Voua l'avez peut-être remarqué: les bureaux sont de plus en plus silencieux. De nombreux employés dans les entreprises, surtout les plus jeunes, évitent de téléphoner et préfèrent communiquer avec des e-mails ou des chats.
Cette affirmation fait suite aux résultats d'une étude du spécialiste du recrutement Robert Walters. Elle a révélé que les jeunes générations privilégient les courriels et les messageries instantanées lorsqu'elles doivent communiquer au travail. Près de 60% des représentants de la génération Z (nés entre 1997 et 2012) et des millenials (nés entre 1981 et 1996) ont déclaré préférer échanger par écrit plutôt que par téléphone.
La moitié d'entre eux se disent même mal à l'aise lors d'appels professionnels. Selon l'étude, seuls 16% des représentants de la GenZ estiment que les appels sont une utilisation efficace du temps. La situation est très différente auprès de leurs aînés: la génération X (née entre 1965 et 1980) et les baby-boomers (nés entre 1946 et 1964) restent fidèles au téléphone.
Aujourd'hui, il s'impose de plus en plus que les appels téléphoniques doivent être préalablement annoncés par écrit, pour ne pas perturber le flux de travail. Le téléphone fixe au bureau, autrefois une institution, a été supprimé en de nombreux endroits et remplacé par le smartphone. Mais qu'en est-il réellement de cette prétendue phobie du téléphone - par exemple chez les apprentis - dans le travail quotidien d'aujourd'hui?
Chez Coop et Swisscom
«Coop encourage ses collaborateurs à téléphoner plutôt que d'écrire des e-mails, en particulier dans des situations complexes. Nos formateurs abordent ce sujet avec les apprentis et les guident», explique le porte-parole Kevin Blättler. L’entreprise constate parfois des différences dans la routine des appels téléphoniques. Il ne s'agirait toutefois pas d'une question de génération, mais de préférences personnelles.
Chez Swisscom, il n'existe plus de téléphones fixes physiques dans les bureaux, comme l'explique la porte-parole Annina Merk. Pour la téléphonie fixe, la firme utilise la solution intégrée à Microsoft Teams. Les accompagnateurs d'apprentissage de l'entreprise constatent une légère tendance des membres de la génération Z à préférer écrire un message plutôt que de passer un bref coup de fil, car ils considèrent que c'est plus facile. Mais ce n'est qu'une tendance et cela dépend beaucoup des projets sur lesquels ils travaillent.
Tous les deux ans, l'étude «James» de la Haute école des sciences appliquées de Zurich et de Swisscom donne des indications sur l'utilisation des téléphones portables par les jeunes de 12 à 19 ans. Dans sa dernière édition de 2022, 80% d'entre eux indiquaient encore utiliser régulièrement leur téléphone portable pour téléphoner. Mais ils l'utilisent encore plus souvent pour les médias sociaux, les jeux, la musique ou pour chatter.
Encore utilisé dans la formation commerciale
Malgré tout, l'usage du téléphone survivra probablement encore un certain temps dans le monde des affaires, car il continue à jouer un rôle dans la formation des jeunes commerciaux. «En dépit d’un possible déplacement de la préférence vers les messages écrits, téléphoner reste un élément important de la profession commerciale et donc de la formation commerciale de base», explique Svenja Albrecht, collaboratrice au sein du projet Formation à la Société suisse des employés de commerce.
Elle est néanmoins consciente que de nombreux jeunes n'aiment pas téléphoner: «Personnellement, j'essaie aussi de temps en temps d'éviter les appels téléphoniques, dit-elle. Mais avec l'expérience professionnelle, on apprend à mieux évaluer quand un appel est utile et quand un e-mail est suffisant.»
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Cet article est une adaptation d'une publication parue dans Handelszeitung.