Le 30 novembre 2022, OpenAI lançait ChatGPT. Depuis, la puissance du modèle a constamment progressé. Auteur de ChatGPT en entreprise, Matthieu Corthésy a formé plus de 3000 personnes en Suisse romande en quinze mois, dont 85 entreprises. Il nous explique comment dompter cet outil en évolution permanente et à quoi il faut être attentif lors de l’utilisation professionnelle.

Gratuit vs payant

«Depuis quelques mois, les versions gratuites et payantes de ChatGPT ont la même puissance. La version gratuite est toutefois limitée dans le nombre de requêtes», commence Matthieu Corthésy. Le bridage est d’une dizaine de demandes par jour ou de deux images générées.

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Plus délicate, la question de la protection des données dans la version gratuite ChatGPT-4o interpelle. S’il est possible de désactiver ce paramètre, vous perdez l’accès à votre historique. «Le souci est moindre avec les abonnements payants Team ou Entreprise. La version Team est en général suffisante et vous restez maître de vos données», observe le formateur. On parle alors de 25 dollars par mois pour deux utilisateurs minimum, soit un départ à 50 dollars. Ainsi, gratuit ou payant, l’outil permet de générer textes, images et tableaux et de les analyser.

L’un des modèles d’utilisation les plus fréquents dans les entreprises est de résumer et/ou traduire un document pour en sortir les principales informations, par exemple juridiques ou financières, cela en x points ou sous forme de tableau. Ces éléments sont ensuite utiles pour générer une réponse ou une présentation.

Ecrire un bon prompt

«Le prompt parfait suit la méthode ACTIF, pour action, contexte, tonalité, identité et format. Ces informations doivent figurer dans la requête, pour gagner en qualité. C’est comme un jeu de rôle», note le cofondateur de MCJS. Précisez donc le public visé, le style attendu et le rôle que doit jouer ChatGPT, s’il doit se mettre dans la peau d’un financier ou d’un commercial, par exemple.

Concrètement, pour la génération d’un contrat, un prompt valable serait: «En tant que juriste, je souhaite un contrat pour un fournisseur X, respectant le droit suisse (vaudois) et qui porte les points suivants», détaille Matthieu Corthésy en insistant sur la validation du contrat par un humain qualifié.

Cet exemple didactique illustre les indications essentielles pour alimenter un prompt. On pourra aller plus loin en soumettant à ChatGPT un contrat déjà établi à reformuler avec des notions différentes. Même possibilité pour un descriptif de poste par un service RH.

Autre astuce pour affiner vos requêtes: une fois le premier prompt généré, questionnez l’IA: «Pose-moi toutes les questions pour améliorer ta réponse.» Elle vous suggérera des pistes d’approfondissement. L’outil est d’ailleurs souvent utilisé de manière exploratoire par les R&D, pour brainstormer, tout en restant vigilant.

Et sur Copilot?

Copilot intègre le modèle de ChatGPT. L’avantage principal est qu’il fait partie de Microsoft 365. Nul besoin d’ouvrir une nouvelle application et de faire un copier-coller. Utile également, la retranscription d’une conversation Teams sous forme de PV, par exemple. A noter que Copilot perd en contexte par rapport à ChatGPT et est décevant avec les fichiers Excel. Il est aussi plus cher: 30 dollars par mois.

«Contrairement à l’idée reçue selon laquelle il serait plus sécurisé, ce n’est pas le cas et cela même si les serveurs Microsoft sont en Suisse, pointe Matthieu Corthésy. Le Cloud Act autorise les autorités américaines à accéder aux données. Il est bon de le savoir lorsqu’on est une banque, notamment.»