«Notre société fête cette année ses 45 ans d’existence. Elle a été cofondée par mon père et nous la dirigeons en commun, avec ma sœur Julie Monney, depuis 2019. Nous avons toujours été actifs dans le domaine du repassage, mais nous n’utilisons pas ce terme. Nous préférons dire que nous sublimons les vêtements et la vie quotidienne de nos clients. Depuis toujours, nous montrons en direct aux gens l’effet de nos appareils et de notre vapeur sur les habits. C’est ce qui constitue notre force. Nous réalisons des démonstrations à travers le monde dans plus d’une cinquantaine de pays, que ce soit en Europe, en Chine, aux Etats-Unis ou en Australie, et savons que cela produit toujours un «wow effect». Les gens sont impressionnés par la qualité et la rapidité de nos repassages. Cependant, nous n’avons jamais réussi à reproduire ce résultat digitalement.

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Il y a environ dix-huit mois, comme je suis quelqu’un de passionné par le numérique et les réseaux sociaux, je me suis dit qu’il fallait absolument que nous testions les reels sur TikTok. L’idée était de proposer des conseils, comme retourner sa chemise plutôt que de la repasser en contournant les boutons, par exemple. La première vidéo a immédiatement rencontré un grand engouement: nous avons totalisé 87 000 vues, puis 186 000 pour la deuxième et 1,5 million pour la troisième. Nous cumulons aujourd’hui 248 000 followers sur TikTok et notre vidéo la plus populaire a dépassé 35,2 millions de vues! Nous ne nous attendions pas à un tel succès.

Après une année, nous avons décidé de faire la même chose sur Instagram, YouTube et Facebook. Là aussi, cela a très bien marché. En 2024, nous avons dépassé 214 millions de vues tous canaux confondus, pour 2,7 millions de likes ou commentaires. Et cela, sans rien payer. J’explique cette réussite pour deux raisons. D’abord, parce que nous avons une technologie de vapeur DMS qui permet des résultats exceptionnels et nous donnons des conseils pratiques de professionnels sur le repassage. Ensuite, il y a le côté «satisfaction»: sur les réseaux sociaux, les gens adorent voir le passage de choses pliées à belles.

Notre public se compose aussi bien d’hommes que de femmes, tous âges confondus: deux tiers ont plus de 25 ans et près de 40% plus de 35 ans. Les gens viennent du monde entier: sur Instagram, le premier pays est l’Inde et, sur TikTok, le Mexique, suivi du Moyen-Orient. Pour l’instant, il n’est pas encore possible de vendre directement sur ces plateformes depuis la Suisse. Cette année, nous aimerions lancer des marketplaces sur ces réseaux en Angleterre et aux Etats-Unis. Nous avons aussi pour objectif de doubler notre nombre de vues et d’améliorer notre taux d’engagement, qui atteint actuellement 1,3%. Quoi qu’il en soit, grâce à cet enthousiasme, nous avons réalisé une excellente année 2024, avec une croissance de près de 20% de nos commandes en ligne.

Tout ce travail est réalisé depuis notre studio, à notre siège de Châtel-Saint-Denis. C’est un espace créé pendant le covid que nous utilisions très peu auparavant. Comme j’ai appris depuis quinze ans chez Laurastar à embellir les vêtements, je fais moi-même les démonstrations sur les vidéos. Nous publions au minimum deux clips par semaine, ce qui représente environ une heure et demie de tournage et une journée de travail en additionnant les heures des différents collaborateurs concernés.

Les gens adorent regarder ce type de contenu. Mais, pour cela, il faut oser se lancer. Et il n’est pas indispensable de disposer de matériel professionnel. Sur TikTok, le montage est très facile depuis l’application. Si l’on souhaite publier des reels sur différentes plateformes, il existe des logiciels simples à utiliser, comme CapCut. Par exemple, avec Opus Pro, il est possible de créer automatiquement des formats courts ou des teasers avec sous-titres à partir de formats longs. N’importe quelle personne ayant un savoir-faire spécifique peut rencontrer un tel succès. Regardez le fromager suisse Claude Luisier. Cela pourrait aussi fonctionner avec un plombier, un assureur ou tout spécialiste doté de compétences particulières.»