Paradoxalement, à deux, cela manque d’intimité, car on risque d’être à côté d’autres convives, que l’on ne voit cependant pas. Mais avec plusieurs amis ou une équipe de collègues (tiens, voilà une excellente idée d’incentive!), c’est franchement amusant de se laisser emmener par une brigade attentionnée de personnes malvoyantes, puis de tâtonner à la recherche de son verre et de son plat: fous rires garantis.

Parce que, dans la nuit, verser l’eau et deviner ce qu’il y a dans les verres ou les assiettes devient un vrai jeu: le vin est-il rouge ou blanc? Et les plats? Commençons par dire qu’ils sont vraiment bons. Pascal Fourdrinier, le chef du Ritz-Carlton, y veille. Mais là aussi, on se trouve vite démuni pour identifier les ingrédients: carotte ou courge? Quant à la délicate espuma qui coiffe le tout, on n’essaie même pas de savoir ce que c’est, parce que même si le ridicule ne tue pas, autant ne pas trop se livrer.

C’est en retournant à la lumière que l’on découvre les photos des plats: des dressages ciselés et gourmands que l’on se souvient avoir explorés avec les doigts! Mais dégustés avec bonheur.

1. Des plats ciselés

Les convives ne les voient pas, mais ils les dégustent (parfois avec les doigts) dans la pénombre: difficile, parfois, de deviner les ingrédients de ces délices sans les voir. Le plaisir de la dégustation, lui, est intact et on y mange dans la nuit totale des plats gourmands et ciselés.