J’ai toujours travaillé dans la restauration. Après un stage au Chedi Andermatt, j’ai hésité à faire l’Ecole hôtelière de Lausanne. Mais, après réflexion, je ne voulais pas me retrouver à gérer potentiellement des hôtels à l’autre bout du monde. J’ai préféré trouver un travail de serveuse dans une brasserie à Sion et c’est là que j’ai rencontré mon compagnon, Fabian Kozelsky, qui était un client et avec qui j’ai lancé ce projet.

Au départ, lorsque nous avons vu l’annonce de ce bus impérial londonien à deux étages sur Facebook, nous ne pensions pas à le transformer en restaurant-bar pour le louer à des particuliers ou à des entreprises dans le cadre d’événements. C’était un coup de cœur. Nous sommes tous deux fans de vieilles voitures, donc nous avons tout de suite flashé sur ce bus authentique datant de 1962, qui a roulé 1,2 million de kilomètres à Londres et a même servi comme autocar d’école. Nous l’avons acheté pour 9000 francs, puis nous avons réfléchi à ce que nous voulions en faire.

L’idée de la transformation est venue rapidement, en consultant des sites sur internet. Cela se fait déjà ailleurs dans le monde, mais pas encore en Suisse. Nous avons d’abord cherché des entreprises de rénovation locales pour effectuer les travaux, mais toutes étaient trop chères. Elles demandaient environ 1 million de francs. Nous avons finalement opté pour une société spécialisée en Angleterre qui nous proposait un bien meilleur tarif.

Fabian a joué un rôle prépondérant dans ce projet. Il dispose d’une très bonne expérience en tant que traiteur haut de gamme, notamment dans le domaine de l’automobile et de la formule 1. L’alchimie qui nous lie nous a permis de mener ce projet à terme bien plus rapidement que si nous avions été seuls chacun de notre côté. Une dynamique naturelle s’est créée entre nous. La transformation du bus a représenté un énorme challenge. Il a été complètement démonté et refait à neuf. Nous l’avons fait repeindre en bleu et avons dû baisser sa hauteur initiale de 40 centimètres, afin qu’il puisse être homologué en Suisse. Il ne nous reste plus qu’à passer notre permis poids lourd pour pouvoir le conduire nous-mêmes!

La plus grande difficulté que nous devons surmonter est liée à notre crédibilité. Beaucoup de gens, même des amis, n’ont pas cru dans ce projet et il a été très compliqué de convaincre une banque de nous financer, malgré un business plan de 38 pages. Mais deux jeunes banquiers de la Raiffeisen nous ont fait confiance et nous avons ainsi pu débloquer les fonds nécessaires. Les entreprises ne sont pas non plus faciles à persuader. Heureusement, nous avons pu signer un contrat avec la Foire du Valais cet automne, ce qui nous a donné une belle visibilité.»