«Les premières indications suggèrent que 2024 sera une nouvelle année de production relativement faible, le plus probablement sous les 250 millions d'hectolitres», a déclaré le directeur général de l'OIV, John Barker, devant le 45e congrès de son organisation, qui s'est ouvert à Dijon.

Les vignerons du monde avaient produit en 2023 237 millions d'hectolitres, leur plus faible vendange depuis 1961, sous l'effet d'événements climatiques extrêmes, sécheresses, vagues de chaleur, gel précoce, inondations...

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L'OIV produira des statistiques plus précises pour 2024 et sur cent ans fin novembre, quand l'organisation fêtera son 100e anniversaire.

Loin de leurs moyennes

Pour l'heure, ses estimations «préliminaires» se basent sur le bilan de grands producteurs représentant les trois quarts de la production mondiale (Italie, Espagne, France, Etats-Unis, pays de l'Hémisphère sud), a expliqué à l'AFP Giorgio Delgrosso, chargé du vaste corpus statistique de l'organisme intergouvernemental.

«On s'attend à des niveaux en ligne avec les volumes extrêmement bas de l'an dernier, sûrement en dessous de 250 millions d'hectolitres», a-t-il indiqué.

Sur ces grands pays producteurs, ceux qui ont eu de grosses difficultés en 2023 «ont fait en 2024 un peu mieux, mais loin encore de leurs moyennes», en particulier l'Espagne, l'Italie, l'Australie, l'Argentine, a-t-il expliqué.

En revanche d'autres pays comme la France, très touchée par les pluies, ou le Chili, qui l'an dernier avaient été légèrement en dessous de leurs moyennes, sont cette année en plus nette difficulté encore, selon lui.

Réchauffement et consommation

«La fluctuation de la production est habituelle dans le secteur», «au gré des règles de la nature», a souligné John Barker, en montrant un graphique en dents de scie sur cent ans.

Pour autant, ces 30 dernières années, «la production mondiale de vin avait fluctué dans une amplitude relativement constante allant de 250 à 300 millions d'hectolitres» par an, a-t-il souligné, la diversité géographique des pays compensant globalement les aléas subis ici ou là.

«Il est donc assez significatif qu'en 2023 la production mondiale soit passée sous le niveau le plus bas de cette amplitude», sur fond de réchauffement climatique, a-t-il ajouté.

Le réchauffement est, avec les changements de modes de consommation, un des sujets principaux de ce congrès de l'OIV, organisation à caractère scientifique et technique.