Les personnes qui pratiquent un sport de compétition acquièrent des compétences qui peuvent être utilisées dans le monde du travail. Tous les athlètes de haut niveau ne sont pas financièrement à l'abri après leur carrière sportive active: sur cent sportifs ou sportives qui pratiquent leur activité au plus haut niveau, seuls trois ou quatre peuvent continuer à vivre de leurs revenus après leur carrière. Tôt ou tard, une grande partie d'entre eux devront trouver un nouvel emploi pour subvenir à leurs besoins quotidiens.
Afin de sensibiliser les deux parties (les sportifs et les futurs employeurs), des personnalités du sport suisse, anciennes ou encore en activité, telles que Benjamin Huggel (football), Severin Blindenbacher (hockey sur glace) et Niels Hintermann (ski alpin), se sont associées à Dave Heiniger, spécialiste reconnu des ressources humaines, pour fonder il y a quatre ans Athletes Network. Ce réseau accompagne les sportifs actifs et les anciens athlètes lors du passage à la deuxième carrière, en collaboration avec différentes organisations de formation et de perfectionnement, ainsi qu’avec des partenaires économiques.
Le sport favorise la persévérance
L'attitude mentale des sportifs est plus que jamais recherchée. Après tout, ils développent au cours de leur carrière des capacités telles que la résilience ou l'ambition. Ils apprennent à se concentrer et à s'adapter aux changements. Dès leur plus jeune âge, ils doivent être capables de gérer les feedbacks, d'apprendre à se motiver et à tirer de l'énergie d'une passion, explique Dave Heiniger. Pour favoriser les échanges entre les sportifs, Athletes Network organise également plusieurs journées des athlètes dans différentes villes.
Le monde du travail actuel évolue de plus en plus vite, les organisations sont adaptées, les équipes doivent se redéfinir. Les mêmes performances sont exigées avec moins de ressources. De plus, l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée devient de plus en plus important, et la jeune génération Z n'est pas la seule à quitter aujourd'hui son lieu de travail à 17 heures précises. Dans ce contexte de bouleversement, les compétences qu'un athlète a acquis au cours de sa carrière peuvent faire toute la différence.
Mais la transition peut parfois se révéler compliquée: la plupart des athlètes manquent d'expérience dans le monde économique. C'est pourquoi il est important, souligne toujours Dave Heiniger, que chaque sportif soit considéré individuellement. Le sportif type n'existe pas. Chacun suit son propre chemin vers une deuxième carrière, qui dure en général plus longtemps que la carrière sportive active. Le démarrage de la future vie professionnelle recommence la plupart du temps à zéro, et les applaudissements bien connus ne sont souvent plus au rendez-vous.
Les entreprises profitent des anciens sportifs
Alors que le travailleur «normal» acquiert très tôt une expérience professionnelle, il lui manque toutefois l'expérience de la gestion de collaborateurs ou d'équipes. De même, on n'a pas toujours appris à gérer les retours. Se ressaisir, continuer même en cas de feedback négatif, pour réussir la fois suivante, est une question de caractère. Mais il ne fait aucun doute que les collaborateurs peuvent acquérir ces compétences. Que ce soit par l'expérience ou par des ateliers spécifiques. La plupart du temps, les sportifs possèdent déjà ces qualités lorsqu'ils entrent dans le monde du travail. Les entreprises peuvent donc tirer profit de la présence de sportifs actifs et d'anciens sportifs dans leur équipe.
Cet article est une adaptation d'une publication parue dans Handelszeitung.
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