Bien qu'il n'y ait plus autant de postes à pourvoir qu'après la pandémie, les PME suisses rencontrent des problèmes de recrutement. Plus de la moitié d'entre elles ont du mal à trouver des personnes adéquates, révèle une nouvelle étude du marché du travail d'Axa.

La pénurie de main-d'œuvre qualifiée qui dure depuis des années a modifié le rapport de force sur le marché du travail, explique Michael Hermann, directeur de l'institut de recherche Sotomo qui a mené l'enquête. «Les employés connaissent leur valeur et formulent des attentes supplémentaires à l'égard des futurs employeurs. Les PME doivent pouvoir réagir à cela.»

Contenu Sponsorisé
 
 
 
 
 
 

Les plus âgés sont plus exigeants

Ce ne sont pas les jeunes générations Y et Z qui posent le plus de revendications. Alors que les employés de moins de 30 ans accordent effectivement beaucoup d'importance à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, ainsi qu’aux horaires de travail flexibles, ces besoins sont tout aussi marqués chez les plus âgés.

Les jeunes accordent surtout plus de poids à l'épanouissement personnel que les plus de 30 ans. En revanche, le salaire est un facteur plus important pour les seniors. Les travailleurs plus âgés sont également plus exigeants en ce qui concerne l'estime, l'esprit d'équipe ou le savoir-vivre.

Les jeunes sont moins performants

Le cliché courant d’une génération Z paresseuse est en partie confirmé: les jeunes travailleurs font preuve de moins de responsabilité et de volonté de performance que leurs collègues plus âgés.

Des différences particulièrement importantes ont été constatées dans l'évaluation de la loyauté envers l'entreprise. «Les sondages montrent que les jeunes collaborateurs sont plus rapidement prêts à changer d'emploi que leurs aînés, souligne Michael Hermann. Cela se reflète également dans les résultats de l'enquête.»

En revanche, l'hypothèse selon laquelle les jeunes générations se font plus souvent remarquer par des maladies psychiques dans leur environnement professionnel ne se confirme pas. Dans ce domaine, la majorité des PME n'a pas constaté de différence entre les générations.

Bureau à domicile et salaires plus élevés

Pour rester dans la course à la meilleure main-d'œuvre, les PME proposent de nombreuses améliorations à leurs employés. Environ la moitié de toutes les entreprises interrogées (48%) ont indiqué qu'elles offrent davantage de postes à temps partiel. En outre, 47% proposent plus de flexibilité dans l'organisation du travail, comme le home office ou le temps de travail basé sur la confiance.

Par ailleurs, 21% des entreprises interrogées ont déclaré vouloir offrir des salaires nettement plus élevés aux nouveaux collaborateurs. 32% d’entre elles ont indiqué qu'elles accordaient également des augmentations de salaire plus importantes aux collaborateurs existants afin de les fidéliser.

Malgré la difficulté de trouver des employés adéquats, seules deux PME sur cinq proposent des places d'apprentissage. Les raisons en sont multiples, mais parmi les entreprises formatrices, la moitié indique qu'elles ont des difficultés à trouver suffisamment d'apprentis. De plus, les petites entreprises manquent souvent des structures et des ressources nécessaires à la formation des apprentis.

Cet article est une adaptation d'une publication parue dans Handelszeitung.

L'étude

L'institut de recherche Sotomo a interrogé 300 PME suisses employant cinq personnes ou plus en Suisse alémanique et en Suisse romande. La collecte des données s'est déroulée entre le 5 et le 13 février via le panel d'entreprises d'AmPuls.